
On ne s’y baigne toujours dans la seine car la pollution y est encore présente. Les rejets plus ou moins
polluants déversés du fait de l’activité humaine sont encore trop importants pour avoir une eau de qualité acceptable. Le déversement direct des eaux de pluie particulièrement pendant les orages
entraîne également une pollution du fleuve.
la pollution domestique
Chaque Français utilise en moyenne 137 litres d'eau par jour... dont la quasi-totalité est ensuite rejeter : ce
sont les eaux uses domestiques qui regroupent les eaux "ménagères" (eaux de cuisine et de salle de bains) et les eaux "vannes" (WC). Les eaux "ménagères", qui représentent les deux tiers du total
des eaux uses domestiques, contiennent, notamment, des graisses, des savons et détergents, des matières en suspension et des matières dissoutes organiques ou minérales.
Au total, on évalue la pollution journalière produite par une personne utilisant de 150 � 200 litres d'eau � :
• 70 � 90 g de matières en suspension
• 60 � 70 g de matières organiques
• 15 � 17 g de matières azotes
• 4 g de phosphore
• plusieurs milliards de germes pour 100 ml.
A cela il faut ajouter les eaux uses rejetés (effluents) par les installations collectives, telles que les hôpitaux, les écoles, les commerces, les hôtels et restaurants, etc.
Ces eaux sont ensuite généralement achemines vers des stations d'épuration et, en sortie d'usine, la majorité des polluants sont éliminés. Le développement des équipements de collecte et de
traitement des eaux uses (l'assainissement) vise précisément à réduire l'impact de la pollution domestique et d'une partie de la pollution industrielle. L'objectif final est, bien sur, la
préservation de nos ressources en eau et la protection de notre environnement.
Il faut également évoquer ici les pics de pollution particulièrement nocifs qui peuvent survenir, en zone
urbaine, lorsque de fortes pluies succèdent à une longue période sèche. Un risque existe alors de saturation du système d'assainissement, lorsque le réseau de collecte est unitaire : non
seulement il peut y avoir surverse du réseau mais, de plus, le lessivage des toits et des chaussés par les pluies, peut entraîner une augmentation des pollutions urbaines des ressources.
Les ordures ménagères augmentent sans cesse en volume. Les déchets, initialement purement organiques, totalement biodégradables, ont laisse la place à un ensemble complexe, hétérogène plus ou
moins dégradable. Les eaux domestiques sont riches en déchets organiques, en graisses (eau de cuisine), matières minérales (eau de salle de bain) et hydrocarbonés, azote, phosphore et potassium
(eaux uses des WC), qui polluent l'eau. La lessive libère des matières minérales dans l'eau, tel le phosphate, et entraîne la prolifération des algues.
Un Français jette environ 1kg de déchets managers par jour : plastiques, métaux, piles, ampoules... Parfois négligemment jetés dans la nature, ils polluent les rivières et les nappes d'eau
souterraines par ruissellement ou infiltration d'eau. Une simple pile bouton, contenant du mercure, peut contaminer 400 litres d'eau. Une bouteille plastique peut mettre jusqu'a 1000 ans pour se
désagréger dans le milieu naturel !
Aux eaux domestiques traditionnelles s'ajoutent les eaux de pluie et les eaux "collectives" de lavage des rues,
des marchés, des commerces, des bâtiments scolaires, des hôpitaux... Les eaux uses domestiques et collectives représentent 400 litres par jour et par habitant. Elles peuvent être responsables de
l'altération des conditions de transparence et d'oxygénation de l'eau, ainsi que du développement de l'eutrophisation dans les rivières. La pollution domestique est la principale cause de
l'augmentation de phosphore dans les eaux uses responsables avec le nitrate de l'eutrophisation.
Poluttion thermique
La Seine n'est pas le fleuve le plus pollué d'Europe, mais elle n'est certainement pas propre. Les usines chimiques, les usines de papier et les raffineries de pétrole déchargent leurs déchets
dans le fleuve. L'un des problèmes de la Seine est la pollution thermique, le réchauffement des eaux du fleuve. Les centrales énergétiques situées sur les rives de la Seine y déversent l'eau
chaude qu'elles n'utilisent pas. Si la température dépasse un certain niveau, la faune et la flore du fleuve meurent.
Manque d'oxygène :
En été la qualité se dégrade du fait du faible débit du fleuve malgré le soutien des barrages réservoirs situés à l’amont de la région parisienne. Le taux d’oxygène dissous est particulièrement
bas à cette époque menaçant la vie des poissons. L'oxygène est fixé par l’azote. On est en situation d’anoxie. Le problème actuel est donc de traiter l’azote et même le phosphore afin de faire
remonter les taux d’O2 dans la Seine.
Trop d'azote.
Une des solutions est de multiplier la construction de stations d’épuration efficaces en région parisienne pour retraiter l’azote. Le problème spécifique de la Seine est que son débit est
proportionnellement trop faible au regard de l’activité industrielle, urbaine et agricole du bassin pour assurer un effet de dilution suffisant des différents contaminants.
REJETS D'EAUX USEES DIRECTEMENT EN SEINE
Le SIAAP a procédé aux rejets en Seine d'eaux usées.
A la suite de la mise en chômage de l'émissaire Sèvres - Achères, 50 000 à 80 000 m3 par jour, d'eaux usées ont été déversées directement dans la Seine entre le pont de Chatou et celui du Pecq.
Ces rejets ont duré 4 mois en 2006 le temps de réviser ce gros émissaire.
L'émissaire en cause charrie, en fonctionnement normal,
400 000 m3/jour. En amont de la partie en révision, 350 000 m3 ont pu être déviés dans le réseau voisin. En aval les égoûts ont été branchés en direct sur la Seine !
Certes le SIAPP fait observer que la santé des eaux de la Seine s'améliore lentement mais il n'en reste pas
moins qu'il n'est pas tolérable que l'on continue à rejeter des eaux usées non traitées dans le fleuve. On paye une politique du traitement des eaux usées de Paris dans un unique centre
d'épuration à Achères. Il est temps de songer à diversifier les centres de traitement des eaux usées.
Ce n'est toujours pas aujourd'hui que le président de la République pourra tenir sa promesse de se baigner dans une Seine aux eaux saines.
Débat public : Les eaux sales de plus de 5 millions de Franciliens sont traitées par la station d’épuration d' Achères. L’exploitant de cette installation, le syndicat interdépartemental
d’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), propose aujourd’hui un projet de refonte estimé à 800 millions d’euros. Un débat public est en cours : en savoir plus
Pollutions chroniques
Pas un été sans que la presse rapporte sont lot de poissons morts en général du fait du manque d'oxygène ou de prolifération d'algues par excès d'azote.
Pollutions accidentelles
Un autre type de pollution de la Seine est le déversement accidentel de substances toxiques.
En 2003 Pollution à l'hydrocarbure à Gargenville et à Méricourt. En 2000, les usines Peugot ont été condamnées pour un déversement dans le fleuve d'un mélange d'huile et de solvant.
Pollution metallique et chimique
L’industrie rejette des matières organiques (substances susceptibles de consommer l'oxygène lors de leur dégradation, provoquant la mort des poissons) et environ 90% des métaux toxiques.
Les rejets les plus polluants proviennent pour l'essentiel de l'industrie électronique, de l’ensemble sidérurgie-métallurgie-fonderie, des usines de traitement des déchets, des activités
d’assemblage et de l’imprimerie.
1. Une grande variabilité, aussi bien dans la forme des rejets (liquides, pâteux, boueux ou solides) que dans ses volumes, sa concentration, sa nocivité ou son caractère saisonnier (viticulture
ou cidreries…).
2. Une toxicité plus fréquente que les autres pollutions, avec notamment celle, chronique, des métaux lourds et micro-polluants organiques qui polluent durablement le milieu, compte tenu de leur
stabilité et de leur faculté à s'accumuler dans la chaîne alimentaire.
3. Une pollution des sols due à des pratiques anciennes peu soucieuses de l'environnement. D'où, par endroits, la dégradation des nappes ou un risque élevé de leur contamination.
4. Un impact des pollutions accidentelles d'origine industrielle sur le milieu souvent plus fort que les autres, compte tenu du type de rejet concerné.
Malgré les progrès réalisés par l'industrie depuis trente ans, le flux de matières organiques rejeté dans le bassin reste significatif et des efforts importants restent à faire.
L'industrie demeure le principal responsable des rejets de métaux toxiques non dégradables (plomb, cadmium, zinc, cuivre, nickel, chrome et mercure).
Le rejet vers les stations urbaines d'effluents industriels chargés en métaux contamine les boues d'épuration, rendant problématique, voire impossible, leur épandage.
Le sous-bassin Seine-Aval se distingue assez nettement des autres sous-bassins par l’importance des prélèvements
et des métaux rejetés. L’analyse des sédiments montre par endroits une qualité assez médiocre due à la présence de ces polluants métalliques (notamment à l’aval de Paris). L’agglomération
parisienne serait ainsi responsable d’environ 40% des flux transitant par la Seine. Cette pollution ne pouvant être dégradée, sa réduction passe par la maîtrise des rejets.
Outre le rejet de ses eaux usées, l'industrie est à l'origine de 1,2 million de tonnes de déchets industriels dangereux (DID) par an (éliminées à 80%) et de 450 000 tonnes de boues industrielles
par an (dont 50% sont épandues, 25% enfouies, le reste valorisé ou éliminé).
Parmi ces déchets industriels dangereux, les déchets toxiques en quantité dispersée (DTQD) sont encore, pour beaucoup, mélangés aux déchets banals ou déversés dans les égouts, où ils rejoignent
des stations d'épuration non équipées pour leur traitement (solvants chlorés des pressings, bains chimiques des petits laboratoires photographiques et des imprimeries, peintures, huiles, produits
chimiques de laboratoire, liquides de frein et de refroidissement...)
On peut distinguer trois types d'établissements industriels :
• ceux qui disposent de leur propre station d'épuration (11% des sites) et traitant l'ensemble de leurs eaux usées (grands sites industriels ou sites plus petits mais produisant des pollutions
très concentrées) ;
• ceux qui sont raccordés à l'égout (88%), qui font traiter leurs effluents (parfois prétraités) par une station d'épuration communale (petits établissements ou sites moyens ne produisant pas des
flux de pollution trop importants) ;
• les établissements mixtes (1%) qui traitent une partie de leurs effluents et en rejettent une autre.
Pollution - Du PCB dans la Seine
Les analyses effectuées sur plusieurs espèces (brème, brochet, carpe, gardon, mulet, sandre et écrevisse) présentent dans 61% des cas des résultats non conformes aux normes en vigueur.
Certains prélèvements ont mis en évidence "une contamination très supérieure au seuil maximum réglementaire de la somme des PCB et dioxines", Une "consommation réitérée des poissons de la Seine
peut constituer un risque pour la santé humaine", ajoute-t-il.
Les PCB, interdits à la vente en France depuis 1987, sont des dérivés chimiques chlorés plus connus sous le nom de pyralènes. Ils ont été utilisés dans l'industrie et comme composants d'huiles,
d'adhésifs, de peintures et de papiers autocopiants. Les PCB, ou PolyChloroBiphényles, plus connus en France sous le nom de pyralènes, contaminent depuis des dizaines d'années rivières et
poissons d'eau douce. Une pollution particulièrement tenace : ces dérivés chimiques chlorés, longtemps utilisés dans l'industrie pour leurs qualités d'isolation électrique, de lubrification et
d'ininflammabilité, sont des polluants organiques persistants très peu biodégradables. Non solubles dans l'eau, ils se concentrent dans les sols et sédiments fluviaux et s'accumulent dans
l'ensemble de la chaîne alimentaire. Aujourd'hui, les PCB sont omniprésents dans l'environnement et l'alimentation, non sans danger pour la santé humaine. Toxiques, les PCB sont fortement
soupçonnés d'être cancérigènes et de provoquer de sérieux problèmes de santé (irritation des voies respiratoires, maux de têtes, problèmes de peau…).
Il serait temps que nos responsables se
reveillent et agissent. La France a déjà été condamnée sévèrement par l'Union européenne pour son retard dans l'application de ses directives sur la qualité des eaux, notamment en Ile-de-France.
elle a été informée que l'amende se montera à 400 millions d'euros, une somme qu'elle cherche à négocier.
Au 21e siècle il serait temps d'admettre que toute pollution est susceptible de provoquer des réactions dommageables dans les chaines alimentaires, les cycles vitaux, et impacter faune et flore à
long terme.
…
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