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De meme qu'on est poete, on devient pecheur avec cette simple difference que si les vers sont destinés a enrichir par leurs rimes et leur musicalité, les mots des bouches qui les prononcent, ceux du pecheur sont destinés à mourir en silence dans la gueule des poissons. Etre pecheur, c'est avoir deviné à travers les premiers émerveillements de l'enfance, le charme des petites rivieres comme celle de mes souvenirs, qui répond au doux nom de Solin dans ce charmant coin du Loiret. Etre pecheur ce n'est pas le désir interressé et materiel de ravir des poissons, c'est surtout une attitude spirituelle, une passion, une quete d'emotions, comme la perception du doux concert des eaux, le fuyant mystere de leurs hotes et la griserie des vertes rives parfumées de leurs berges.
Quelques que soient leurs langues et leurs nationalités, les pecheurs du monde entier usent de deux choses primordiales qui leurs sont communes: leur passion et ce noble outil qu'est la canne, sa ligne et un hamecon. Nous éprouvons toujours un grand plaisir à sentir un poisson saisirs nos leurres et la meme excitation nous gagne durant un combat avec une grosse piece.
Ce site a été crée pour aller plus loin encore, pour faire partager d'autres méthodes a des pecheurs ayant des méthodes différentes, plus évoluées comme la peche sportive et d'en faire un lieu d'echange et de conseils. Cela devrait nous permettre je l'espere, de devenir meilleurs pecheurs, mais aussi de comprendre qu'à notre époque il ne s'agit pas simplement d'attrapper des poissons toujours plus nombreux et plus gros, mais de les prendre mieux, de facon plus responsable, en considerant ce partenaire sportif qu'est le poisson et en le respectant comme tel. Dans le cas ou on ne le peche pas pour le manger, ce qui devrait etre une liberte de choix personnel, le pecheur en question se doit de le remettre à l'eau dans les meilleures conditions. Il devra aussi respecter son environnement en etant entre autre vigilant quand à ses chances de survie dans son cadre naturel de plus en plus agressé par la civilisation moderne. En défendant ainsi avec acharnement la nature, la peche peut donner un véritable sens à notre passion de pecheurs.
Pendant longtemps la peche fut pour l'homme non pas un loisir mais une nécessité, un moyen de se nourrir. Le fait de rentrer bredouille n'avait alors pas du tout les memes consequences que de nos jours. Les méthodes employées nous apparaitraient aujourd'hui désuettes et seraient surement considérées comme du "braconnage". Heureusement le pecheur a évolué ainsi que le poisson en en s'adapant aux différentes techniques au fil du temps. La glorieuse époque de l'épingle retournée attachée à une grossiere ficelle avec un bouchon en liege pour tout flotteur est révolue. La peche n'exige pas des qualités exceptionnelles, elle demande du jugement, de la patience et bien sur de la pratique. En chacun de nous sommeille un pecheur qui acquiera avec le temps divers niveaux, mais qui resteront des pecheurs tout de meme. La dextérité des "chevaliers de la gaule" ne saurait s'acquérir sans un don naturel et une expérience portant sur plusieurs années de pratique. Il ne faudrait pas croire que seule la lecture ou l'etude d'un traite de peche, ainsi que la consultation d'un site suffisent. Il me parrait d'abord indispensable de posseder un sens "inné" qui vous aidera a trouver les "tenues" du poisson, les esches appropriés selon les eaux et les saisons, et surtout etre mordu par cet art merveilleux. C'est parmi cette catégorie de grands pecheurs que se transmettent cette formidable passion entre générations, et qu'on trouvent les pratiquants les plus qualifiés.
Déja depuis tout jeune, je me souviens que mon grand pere qui me prenait souvent comme compagnon a chacune de ses excursions halieutiques, me montait au bout d'une simple branche de noisetier une petite ligne munie d'un vrai hamecon et d'un bouchon. Par ses soubresauts ce matériel me signalait la présence d'un goujon affamé, qui meme s'il s'etait pris au piege sans que je l'ai fait véritablement expres, faisant déja ma joie d'enfant. Quelle honneur et quelle recompense pour mes premieres qualités de pecheur, lorsque le baton etait remplacé par une canne en bambou complétée par une véritable ligne. Aussitot je m'appliquais à imiter pépé mais la canne trop lourde pour mes petits bras etait posée sur des fourches en bois. A peine le bouchon tremblait t'il que les deux mains serraient le talon de la canne et gare au malheureux poisson qui s'y etait approché, il risquait d'avoir peur. "Tu as tiré trop tot", "tu mets trop de fil dans l'eau", "ne fait pas de bruit en ferrant"... ne cessait de me répéter mon grand pere. Toutes ces recommandations si justes quand elles etaient mises à profit, me procuraient le plaisir des petites prises. Que dire quand a ma plus grande joie, j'en attrapais de plus grosses. Le suicidé etait palpé, retourné entre mes mains et plusieurs fois sortis de la bourriche. Tout d'abord d'une demi livre, les suivants peserent bientot un kilo. Je prenais bien sur mon grand pere à temoin mais hélas, la qualité de ma peche etait mainte fois remise à sa juste dimension dans les réunions de famille.
Depuis cet époque, je me suis aguerri. Je vais donc tenter de vous faire part de mon expérience en esperant que cela vous aide à éviter les déboire des débuts et vous familiarise avec le matériel à utiliser. N'oubliez jamais que la peche est un art à part entiere et qu'il arrive aux plus fines gaules de subir de cuisants échecs qui ne font qu'aiguiser notre passion et notre esprit de revanche sportif. FM.
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